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Prévenir le risque solaire au travail

Même si le soleil et la chaleur ne sont toujours au rendez-vous en Normandie, les ultraviolets naturels, eux, sont bien présents. Encore méconnu comme risque professionnel à part entière, les dangers liés à l’exposition aux UV du soleil sont pourtant bien réels et pas uniquement pour les métiers en extérieur.

Pour discuter de ce sujet avec les employeurs du sud Manche, l’équipe santé au travail SIST de Saint-Hilaire-du-Harcouët a organisé le 18 juin une matinée de prévention sur les ultraviolets naturels.

De nombreux métiers sont exposés aux ultraviolets naturels.« Les professionnels exerçant leur activité en plein air, mais aussi ceux qui travaillent derrière des vitres : chauffeurs poids lourds, ambulanciers, caristes et agents de quai… » explique Pélagie Poulain, Conseillère en prévention, qui a animé la sensibilisation en binôme avec le Dr Legendre, Médecin du travail. « Dans le cadre professionnel, nous n’avons pas conscience de ce risque qui pourtant est en train d’émerger avec de plus en plus de cancers de la peau ». poursuit la conseillère.

Cette émergence est confirmée par les statistiques : plus de 80 % des cancers de la peau sont dus à une exposition excessive aux UV du soleil (source CIRC 2018). À ce jour, les cancers de la peau liés au travail en extérieur ne sont pas encore reconnus comme une maladie professionnelle en France, mais ils le sont désormais en Suisse (mélanome).

Pour identifier avec précision les différents postes de travail, activités concernés et les mesures de protection appropriées, la conseillère recommande aux employeurs d’intégrer ce risque dans le Document Unique d’évaluation des risques professionnels. « Au niveau collectif, différentes mesures de prévention peuvent être mises en place : aménagement des horaires de travail pour éviter les horaires trop exposants (entre 12h et 16h), climatisation des engins, zones de travail et de pause ombragées, pose de filtres anti UV sur les vitres des locaux et des véhicules ».

Côté vestimentaire, il est recommandé de porter des vêtements couvrant le corps, de préférence en maille serrées, ainsi qu’un couvre-chef à bords larges avec protège nuque. Les zones de peau qui ne peuvent être couvertes (visage, nez ou dos de la main…) doivent être protégées avec des crèmes de protection solaire d’un indice 50. Sans oublier les lunettes de protection UV pour éviter les lésions oculaires.

A lire sur le même sujet : Quelles sont les obligations de l’employeur en cas de fortes chaleurs ?

Atelier de prévention

 Document Unique d’Évaluation des Risques, comment le rédiger ?

Connaître l'indice UV

Des applications gratuites pour smartphone existent pour connaître l'indice UV en fonction de la météo et de l'endroit où l'on se trouve.

Les effets sur la santé

L’exposition aux UV naturels peut avoir, à court terme comme à long terme,  des effets sur la santé qui sont directement liées à la pénétration et à l’absorption de ces rayonnements dans les structures de la peau et de l’œil, depuis le coup de soleil jusqu’au vieillissement cutané prématuré, voire au cancer de la peau.

Les idées reçues autour du soleil

IL FAUT CONTINUER À SE PROTÉGER MÊME QUAND ON EST BRONZÉ
Une peau bronzée risque moins les coups de soleil mais elle ne protège pas contre le vieillissement cutané et ne limite qu’en partie le risque de cancer.

LA CRÈME SOLAIRE NE SUFFIT PAS À PROTÉGER VOTRE PEAU DU SOLEIL
La meilleure des protections contre les méfaits du soleil sont l’ombre et les vêtements (tee-shirt manches longues et chapeau à larges bords). En effet, même les produits solaires les plus efficaces indice 50 ne filtrent pas la totalité des UV. La crème solaire doit être appliquée en complément des autres gestes de prévention solaire, pour protéger les zones du corps restant découvertes (visages, mains, cou, nuque, avant-bras).

Source : Institut National du Cancer